A244: Französischsprachige Übersetzungen II Le Pays Lontain, Seite 40

39
On ne doit pas croire ces choses formellement. Mais il me
MAUER.
semble voir là comme un rapport mystérieux. N'avez-vous jamais
pensé à cela?
Moi? pour dire la vérité, je pense bien peu à cette triste
GENIA
histoire.
Cela vous apparaît seulement ainsi.
MAUER
Et si j'y pense parfois, cet évènement me semble extraordinaire.
GENIA
ment effacé et lointain...... Je vous assure très lointein
Ce n'est plus qu'une vague tristesse, rien de plus. Je ne peux
pas me faire meilleure ni plus sensible que je ne suis. Peut-
être plus tard, ce souvenir reviendra-t-il; avec l'automne
c'est possible. L'été est maintenant trop beau, trop clair
pour permettre la tristesse, pour qu'on puisse s'appesantir
sur les choses. Il n'en est pas seulement ainsi de ce souve¬
nir. La plupart des choses me paraissent plus légères. Par
exemple, je ne peux pas, en vouloir à cette bonne Adèle. Je
l'ai même invitée tout à l'heure à amener ses enfants la pro¬
chaine fois; je ne pouvais pas faire autrement. Il me parais-
sait presque risible de lui garder rancune, à elle ou à qui qui
ce soit. Elle a même quelque chose de touchant pour moi. Je
la vois comme un être qui est mort depuis longtemps et ne le
sait pas.
JAUER.
La regardant longuement
Ah oui, (silence)
Et Frédéric parait
être revenu définitivementa la raison. Ce qui ne doit pas être
difficile au fond quand la raison ressemble tellement au bon-
heur, comme dans ce cas. - Mais si maintenant il ne sait pas
Uetenir ce bonheur, alors......