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vous mettiez sur un écriteau à la porte : "dans cet hôtel
l'homme commence au baron, ou au Directeur de banque ou à
l'americain".
Ce ne serait pas exact, Monsieur Serknitz.
AGNER
Croyez-vous que parce que je ne suis pas arrivé ici en auto
BERKENITZ
je n'ai pas droit aux mêmes égards qu'un riche industriel
ou un ministre? Il n'est pas encore né l'homme qui pourra se
permettre de me regarder du haut en bas, qu'il porte un mono-
cle ou non.
IGNER (toujours tranquille)
Si vous avez quelque chose à me reprocher
personnellement M. Serknitz, je suis tout à votre disposition.
Na ha! Il faut peut,être encore que je me batte en duel avec
SERKENITZ
vous? C'est le comble. Vous pouvez toujours attendre. On se
plaint de ne pas recevoir ses chemises ou ses chaussettes et avec
cela on doit encore se faire tuer. Ecoutez-moi Monsieur le
Directeur. Si vous croyez que vous ferez ainsi la renommée de
votre hôtel, vous êtes complètement dans l'erreur. Je quitterais
immédiatement par les voies les plus rapides cette boite ridicu¬
le, cet Eldorado pour snobs, chevaliers d'industrie et boursiers
juifs, si j'avais la moindre envie de vous faire cadeau de mon
linge. Je vais voir encore une fois s'il n'est pas venu. Je
vous salue monsieur le Directeur.
ÄIGNER
Bonjour Monsieur Serknitz
(Il va vers Madame Wahl qui l'a déjà
salué pendant cet entretien d'un signe de tête)
Bonjour Madam
Räme WaHl.
J'admire votre patience, M. le Directeur.
AIGNER
Cela s'apprend.
Kme WAHL
Je voudrais avoir un peu de votre sang froid.
vous mettiez sur un écriteau à la porte : "dans cet hôtel
l'homme commence au baron, ou au Directeur de banque ou à
l'americain".
Ce ne serait pas exact, Monsieur Serknitz.
AGNER
Croyez-vous que parce que je ne suis pas arrivé ici en auto
BERKENITZ
je n'ai pas droit aux mêmes égards qu'un riche industriel
ou un ministre? Il n'est pas encore né l'homme qui pourra se
permettre de me regarder du haut en bas, qu'il porte un mono-
cle ou non.
IGNER (toujours tranquille)
Si vous avez quelque chose à me reprocher
personnellement M. Serknitz, je suis tout à votre disposition.
Na ha! Il faut peut,être encore que je me batte en duel avec
SERKENITZ
vous? C'est le comble. Vous pouvez toujours attendre. On se
plaint de ne pas recevoir ses chemises ou ses chaussettes et avec
cela on doit encore se faire tuer. Ecoutez-moi Monsieur le
Directeur. Si vous croyez que vous ferez ainsi la renommée de
votre hôtel, vous êtes complètement dans l'erreur. Je quitterais
immédiatement par les voies les plus rapides cette boite ridicu¬
le, cet Eldorado pour snobs, chevaliers d'industrie et boursiers
juifs, si j'avais la moindre envie de vous faire cadeau de mon
linge. Je vais voir encore une fois s'il n'est pas venu. Je
vous salue monsieur le Directeur.
ÄIGNER
Bonjour Monsieur Serknitz
(Il va vers Madame Wahl qui l'a déjà
salué pendant cet entretien d'un signe de tête)
Bonjour Madam
Räme WaHl.
J'admire votre patience, M. le Directeur.
AIGNER
Cela s'apprend.
Kme WAHL
Je voudrais avoir un peu de votre sang froid.