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MAUER.- Ce n'est pas le moment de vous feliciter de votre pénétration.
Vous me permettrez maintenant, madane, de m'en aller.
GELIA. - Je n'ai rien à vous permettre ni rien a vous defendre. Surtout
comme "Madame"... Portez-vous bien cher Docteur!- Et - voulez-
vous me permettre de vous donner un avertissement avant
de partir!- Ne prenez pas mal cela. Il serait tout à fait ridi-
cule que vous, un homme qui voit la vie par con côté le plus
sérieux, prenne aussi gravement de tels enfantillages. Les cho-
ses de l'amour ne sont pas autre chose qu'un jeu, docteur,
croyez-moi. Et quand on en connaît la règle, on le trouve amu-
sant à voir et à jouer.
AUER. - Quand on en connaît la règle....
GEMIA. - C'est ce que vous ferez aussi, cher ami. Ces mots graves et
bêtes qui roulent dans votre tôte, soufflez-les donc en l'air,
comme des balles de savon. Et vous verrez comme ils sont légers.
Ils volent... tous... ils disparaissent en fumde, ils s’évanouis-
sent ces mots graves et bêtes....
NAUER.- Il n'y a probablement dans le monde ou'un mot qui soit lourd -
et c'est le mensonge.
CHNIA.- Le mensonge? Est-ce qu'il s'agit de ça dans un jeu? Cela
s'appelle ruse ou badinage.
MAUER.- Un jeu -? Ah, si c'était cela!... Je vous assure,Henia, que
je n'aurais pas la moindre objection contre un monde dans lequel
l'amour ne serait vraiment pas autre chose qu'un jeu délicieux...
Mais alors... alors, un jeu royal, s'il vous plait! Franc jusqu'à
l'orgie... J'admets cela. Mais ce mélange de retenue et d'inso¬
lence, de lâche jalousie et de faux calme - de passion effrenée
et de plaisir vide, comme je le vois lui - je trouve cela pito-
MAUER.- Ce n'est pas le moment de vous feliciter de votre pénétration.
Vous me permettrez maintenant, madane, de m'en aller.
GELIA. - Je n'ai rien à vous permettre ni rien a vous defendre. Surtout
comme "Madame"... Portez-vous bien cher Docteur!- Et - voulez-
vous me permettre de vous donner un avertissement avant
de partir!- Ne prenez pas mal cela. Il serait tout à fait ridi-
cule que vous, un homme qui voit la vie par con côté le plus
sérieux, prenne aussi gravement de tels enfantillages. Les cho-
ses de l'amour ne sont pas autre chose qu'un jeu, docteur,
croyez-moi. Et quand on en connaît la règle, on le trouve amu-
sant à voir et à jouer.
AUER. - Quand on en connaît la règle....
GEMIA. - C'est ce que vous ferez aussi, cher ami. Ces mots graves et
bêtes qui roulent dans votre tôte, soufflez-les donc en l'air,
comme des balles de savon. Et vous verrez comme ils sont légers.
Ils volent... tous... ils disparaissent en fumde, ils s’évanouis-
sent ces mots graves et bêtes....
NAUER.- Il n'y a probablement dans le monde ou'un mot qui soit lourd -
et c'est le mensonge.
CHNIA.- Le mensonge? Est-ce qu'il s'agit de ça dans un jeu? Cela
s'appelle ruse ou badinage.
MAUER.- Un jeu -? Ah, si c'était cela!... Je vous assure,Henia, que
je n'aurais pas la moindre objection contre un monde dans lequel
l'amour ne serait vraiment pas autre chose qu'un jeu délicieux...
Mais alors... alors, un jeu royal, s'il vous plait! Franc jusqu'à
l'orgie... J'admets cela. Mais ce mélange de retenue et d'inso¬
lence, de lâche jalousie et de faux calme - de passion effrenée
et de plaisir vide, comme je le vois lui - je trouve cela pito-