—60—
PAUL
Qu c'est de votre faute,et pas de la mienne. Si vous pouviez voir autre¬
ment qu'à travers votre code,vous auriez chassé cet homme à coups de pied
dans le derrière et vous l'auriez proclamé infame - et non moi, parce que
je refuse de me battre avec lui.C'est vraiment par trop bête.
LE Do C T E U R
C'est pas du tout bête. Ça a même un sens très profond. Nous sommes des
hommes,mon cher ; et c'est pourquoi nous avons l'obligation de répondre
avec notre vie de tout ce que nous faisons et disons.Où irions nous si
tout le monde faisait comme toi.
PAUL
Si tout le monde agissait comme moi, tout cela finirait bientôt. Mais
non, il faut qu'on continue à jouer cette comédie du courage et du mépris
de la vie.
LE DoCTEUR
Tu appellés le courage une comédie71
PAUL
Oui, et une des pires. Qui voudrait risquer sa vie quand elle lui est chè¬
re? Personne. Et à la risquer sans l'aimer, il n'y pas de courage.
LE DoOTEUR
Je sont des Sophismes ; cette pietre philosophie ne fera pas disparître
l'héroïame, et seul oeux auront le droit de s'appeler hommes,qui seront
capables de faire ce que tu méprises : mettre leur vie en jeu.
PAUL
indemment, oui. iais pour quelle raison? Pour une conviction,pour une
grande idée, pour ce qu'on aime, soit. Mais rien de cela n'est mon cas:
ai-je commis une faute si grave qu’il la faille expier par la mort.S'a-
git-il de décider lequel vaut mieux de moi ou de Karinski ; et cela servi-
rait-il à le décider si c'était douteux? Accomplirai-je une bonne oeuvra,
si je me bate? Si je le faisais ce ne serait que pour ne pas paraître lâche
à vos yeux,et je dois t'avouer que dans ce cas, le jeu ne vaut pas la