II, Theaterstücke 16, (Lebendige Stunden. Vier Einakter, 3), Die letzten Masken (Der sterbende Journalist), Seite 25

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16.3. Die letzten
Les Premières
Tbéatrales
THEATRE DE LGUVRE. — Ariane biessée,
poème dramatique en trois actes, de M. Mau¬
rice Allon; les Derniers Masques, comédie en
un acle de M. Arthur Schnitzler, traduction de
AIM. Rémon et Valentin.
L’héroine de la piéce de M Allou, repré¬
sentée hier au théatre de I’(Euvre, s’appelle
bien Ariane; mais ce n’est pas la délicieuse
victime de Thésée, dont les poètes grecs
1


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S
Cl. Waléry.
Mme Véra Sergine (role d’Ariane)
nous ont conté l’infortune, et à laquelle Ra¬
eine fait allusion lorsque, dans Phédre, il
nous dit, dans ces vers si harmonieux:
Ariane, ma scur, de quel amour blessée
Vous mourütes aux bords on vous étes laissée.
LAriane de M. Allou, elle aussi, vit en
Gfèce; elle aussi, elle est blessée d’amour,
mais elie n’a peut-étre pas autant à'se pläin¬
dre de son époux que son homonyme du
sien. Elle na päs été abhandonnée, mais
elle reproche à son éponx Lysis de ne pas
etre suffisamment julonx de la cour que lui
font ses amis, jeunes Grecs aux allures élé¬
ganies, aux brillantes chlamydes.
Le sculpteur Démios, plus ardemment
epris d’Ariane que ses rivaux, poignarde Lv¬
sis qulil surprend sur les pas de la courti¬
sane Evadné. Devenue veuve, Ariane ne
tarde pas à sentir en elle l’espoir d’une ma¬
ternité prochaine. Cette espérance la con¬
sole.
L’auvre de M. Maurice Allou a été écou¬
téc avec sympathie. Elle fait songer aux
idvlles ou se complaisait la muse délicate et
athénienne d’André Chénier: le poéte à gou¬
té au miel des abeilles de l’Hymette, tout
près des bords de l'llissus, dont Socrate, en¬
touré de ses disciples, suivait le cours en
tenant ses sandales pour baigner ses pieds
nus.
Mme Vera Sergine a personnifié Ariane!
avec beaucoup de sentiment et d’émotion;
elle a été tres applaudie. Citons encore MM.
Rollan, Garrigues et Ducollet.

Le spectacle avait commencé par les Der¬
niers Masques, une comédie de l’auteur au¬
trichien A. Schnitzler, habilement traduite
par MM. Rémon et Valentin. La scène se
Peose dans un hopital. Un pauvre diable de
#curnaliste, Rademacker, se meurt épuisé
par la misère et rongé par la bile. II de¬
mande à un des medecins de l’hopital d’aller
ini chercher un de ses anciens camarades,
Alexandre Weihgast, devenu aufeur à suc¬
ces. Un comédien, son compagnon de salle,
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