|Dimanche 6 fév. 1916
Cher Monsieur
Je vous remercie cordialement de la bonté que vous avez eue de
m’envoyer cette dépêche (qui m’est arrivée à
Genève qu’aujourd’hui,
6 février). Je suis bien touché que
l’on puisse penser à mon pauvre anniversaire, au milieu de tant de soucis; et j’ai
une particulière gratitude au petit groupe d’amis
viennois, qui me gardent leur sympathie.
On sent qu’il y a dans |le monde tant d’amitiés comprimées, qui
se feront jour, demain ! Et c’est notre rôle à nous, qui devançons sommes les fourriers de nos peuples, de vivre déjà
demain.
Veuillez croire, cher Monsieur, à mes sentiments tout
dévoués
Romain Rolland